Fesses Propres !

Fesses Propres !

Le mémoire

Ode au mémoire

 

C'était ya longtemps et pourtant j'ressens encore le coup d'butoir

Oui, résignons-nous mes amis, il faut faire un mémoire

Et merde, moi qui pensais échapper au désespoir !

Mais non, on veut vraiment nous mener à l'abattoir

 

Et on nous disait : « mais profitez, pauvres poires » !

C'est ici, mes chers enfants, votre ultime devoir

Alors, dépêchez-vous de vous couvrir de gloire

Mais moi, j'étais déjà barré dans le couloir...

 

Le premier qui me dit « tu vas en chier au purgatoire »

Je lui défonce la gueule à coups de hachoir

Après lui avoir dit : « mais j'fais déjà un mémoire » !

Et je tourne les talons sans même dire bonsoir.

 

Pourtant, cette fuite n'était bien sûr que provisoire

Il a bien fallu s'y mettre, se dire qu'il faut y croire

C'est ainsi que je me suis muni d'un modeste grimoire

Et que je me suis mis à y déverser mon semblant de savoir

 

C'est d'ailleurs à cette occasion que j'ai commencé à boire

Tout seul, enfermé bien au fond de mon faux manoir

Je me suis surpris maintes et maintes fois à m'émouvoir

Rien qu'en pensant à ce jour, le jour de la délivrante victoire

 

Après une journée dessus tu te mattes dans le miroir

Et là t'as envie de rien à part broyer du noir

Les moins fragiles auront à porté leur mouchoir

Les autres iront carrément se jeter dans la Loire

 

Alors, toute la nuit, tu te réfugies dans le mince espoir

Qu'au lendemain, le cauchemar se soit transformé en foire

Mais faut pas se leurrer mon pote, tout ça n'est qu'illusoire

Et tu n'as plus qu'à retourner à ta tâche somme toute dérisoire

 

Oui car, au final, je m'en fous, tout ça n'est qu'accessoire

Finalement, ce n'est qu'une goutte d'eau parmi mes déboires

Et, si je me suis fait chier à chercher des échappatoires.

Le temps m'a rattrapé et m'a dit : « c'est la fin de l'histoire ».

 



12/02/2010
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